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MARIGNAN (13-14 septembre 1515)

MARIGNAN (13-14 septembre 1515)

La bataille de Marignan (13-14 septembre 1515)
L’une des dates les plus retenues par les Français quand on leur parle d’histoire est celle de 1515. Parfois, ils ajoutent « Marignan », et avec un peu de chance y rattachent le nom de François Ier. Pourtant, cette bataille, qui a opposé les Français et leurs alliés vénitiens aux Suisses mérite d’être plus connue et remise dans son contexte, lui aussi trop méconnu : les guerres d’Italie. Une épopée qui a pourtant ouvert la France aux merveilles de l’Italie et à la Renaissance.

De Charles VIII à François Ier
Sans remonter jusqu’à la dynastie des rois angevins de Naples, on peut dire que les guerres d’Italie impliquant la France ont commencé avec Charles VIII, lui-même roi éphémère de Naples quelques mois en 1495.
Toutefois, c’est surtout avec Louis XII que la France commence à prendre vraiment pied en Italie. Dès 1499, le roi prend Milan, puis Gênes et s’attaque à son tour au Regno en 1501. Mais s’il parvient à écarter rapidement Ludovic le More, il doit compter dans la péninsule sur des princes importants, tel César Borgia, mais aussi le pape et les Aragonais. Pendant quelques années, Louis XII parvient à jouer des alliances, s’appuyant sur Florence et Milan, entrant dans la lutte contre Venise. Cependant, son influence commence à gêner les princes italiens, à commencer par le pape Jules II, qui retourne les alliances contre la France. Louis XII doit quitter l’Italie en 1512, et essuie un nouvel échec l’année suivante.
La mort du roi rassure un peu les cours européennes, et en particulier celles d’Italie, qui voient d’un bon œil lui succéder le jeune François d’Angoulême, à peine vingt ans. Mais le nouveau roi, plus connu sous le nom de François Ier, a les mêmes ambitions italiennes que ses prédécesseurs. Il peut aussi compter sur une armée toute neuve, que Louis XII avait préparée en vue de reprendre ce qu’il estimait lui être dû.


En route pour l’Italie
L’armée réunie par François Ier est considérable pour l’époque : on parle d’environ 10 000 cavaliers, 30 000 fantassins et 70 canons.
La traversée des Alpes promet d’être difficile, surtout que les Suisses attendent l’armée française. Mais, première audace de François Ier, il choisit de passer par le col de Larche, bien plus escarpé que les cols de Montgenèvre ou Mont-Cenis. Déjà, on entend les comparaisons avec Hannibal…Les Alpes passées, les Français bivouaquent à Turin.
Le roi de France a l’intention de négocier, en appuyant ses arguments sur sa force de frappe. Les Suisses acceptent de discuter et proposent de rendre Milan contre un million d’écus, plus le duché de Nemours offert à Maximilien Sforza. François Ier accepte les termes de l’accord, tout en continuant sa route. Le 10 septembre, il installe son camp à Marignan, à une douzaine de kilomètres de Milan ; en fait, il n’accorde que très peu de confiance aux Suisses, et connaît également les problèmes du duc de Milan, qui peine à payer ses mercenaires. Il sait donc ses adversaires à la fois divisés et affaiblis.
Les doutes du roi sont confirmés par les événements : dans le camp suisse, le parti de l’évêque de Sion Matthäus Schiner, très anti-Français, l’emporte. Le 13 septembre 1515, environ 20 000 Suisses quittent Milan, direction Marignan.


La bataille de Marignan
Au sein de l’armée française, l’avant-garde a été confiée au connétable de Bourbon, et comprend l’artillerie et ses soixante-douze canons. François Ier en personne commande le gros de l’armée, et son beau-frère Charles d’Alençon l’arrière-garde, composée de la cavalerie.
Face aux Français, les Suisses s’avancent en trois carrés de piquiers de 7000 hommes chacun, et c’est vers 16 heures qu’intervient le premier contact. Le connétable de Bourbon est en difficulté, mais il est secouru par la charge du roi de France : le combat, très violent, dure jusqu’à la nuit ! François Ier s’illustre, gardant son armure pour dormir : sa légende est en marche. On dit même que c’est ce jour qu’il est fait chevalier par Bayard.
Le lendemain, 14 septembre 1515, les Suisses ont reconstitué leurs rangs et chargent à nouveau. Une fois de plus, l’armée française est en difficulté mais cette fois ce sont les alliés vénitiens qui s’illustrent en prenant les Suisses à revers, au cri de « San Marco ! ». Les Français en profitent alors pour contre-attaquer et mettre l’armée ennemie en déroute. La victoire est totale, mais a coûté la vie à près de 20 000 combattants, dont la moitié de Français.


Les conséquences de la bataille de Marignan
La route vers Milan est ouverte. Bon prince, François Ier négocie la reddition de Maximilien Sforza, et s’accorde les grâces du pape Léon X ; il entre solennellement dans Milan le 11 octobre.
Marignan est donc la première grande victoire du jeune roi. Elle est décisive autant pour sa réputation dans la péninsule Italienne et en Europe, que pour la situation en Italie. François Ier parvient même à faire des Suisses les « alliés perpétuels » de la France au traité de Fribourg, situation qui perdure jusqu’à…1792 !
Mais Marignan est avant tout une bataille : d’abord, elle est peut-être l’une des dernières à être « chevaleresque », malgré sa violence, même si ce triomphe de la chevalerie est surtout visible dans la propagande royale. Le véritable vainqueur de Marignan est en fait l’artillerie ; celle-ci est pour la première fois décisive dans une bataille rangée, après l’avoir été pour des sièges (comme Constantinople ou Grenade).
Le roi ne peut finalement pas vraiment profiter de son triomphe. Il doit rentrer en France, avec tout de même dans ses bagages un certains Léonard de Vinci. Commence alors les années suivantes la rivalité avec Charles Quint, qui culmine avec la déroute de Pavie, dix ans après Marignan.


Bibliographie
- Marignan : 13-14 septembre 1515 de Didie
r Le Fur. Perrin, 2004.
- François 1er : Le roi-chevalier de Sylvie Le Clech. Tallandier, 2006.
- "Le Grand Siècle de François Ier", Historia, 101, 2006.

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