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Jeanne d'Arc délivre Orléans (mai 1429)

 

JEANNE D’ARC DELIVRE ORLEANS (29 AVRIL – 8 MAI 1429)

 

 

Chaque 1er mai, le comité Orléans Jeanne d'Arc évoque l'épopée de Jeanne d'Arc à travers la ville et dans la campagne orléanaise, par une chevauchée associant la jeunesse chrétienne. 

 

Comment vivait-on dans l'Orléans du XVe siècle

Après avoir rencontré le Dauphin (Charles VII) à Chinon, Jeanne d'Arc est autorisée à prendre la route pour libérer Orléans. Arrivée à Blois, Jeanne est équipée et "intégrée au convoi de ravitaillement qui devait rejoindre Orléans". 

La configuration de la ville

Depuis la seconde moitié du IVe siècle, la ville est cantonnée au sein d'une enceinte urbaine. Ce mur a une forme quadrangulaire, qui va de la Loire au sud, jusqu'à la cathédrale au nord. À l'est, elle s'arrête aux alentours de l'actuelle rue de la Tour-Neuve et à l'ouest, près de la place du Châtelet.

Cette enceinte est étendue au milieu du XVe siècle. Les limites à l'est, au sud et au nord restent les mêmes. En revanche, les limites ouest sont élargies au faubourg d'Avenum (juste avant la rue Notre-Dame-de-Recouvrance par l'actuel jardin de l'Éveché, puis elles remontent place De-Gaulle, place du Martroi et rue Sainte-Catherine). "Ce mur de huit mètres de haut domine un large fossé creusé à l'extérieur de l'enceinte. Des tours et des portes constellent la construction".

Les portes sont constituées de herses, de lourds battants et de tours de part et d'autre. Elles sont précédées d'une place d'armes cloîtrée de murs, elle-même fermée par une porte, le tout est entouré d'un fossé. La ville est entourée de vignes, puisqu'à cette époque Orléans est célèbre pour ses vins.

Une ville moyenne importante

Orléans est un lieu stratégique pour l'approvisionnement de Paris. Les bateaux chargés de poissons, de bois, de vins de Bourgogne, de poteries ou d'armes transitent par la Loire, avant d'être ensuite convoyés par la route jusqu'à Paris. "C'est un point de rupture de charge. C'est le point le plus proche pour relier Paris par voie terrestre, qui coûte beaucoup plus cher que par voie maritime. Un seul bateau contient le chargement de 50 charrettes".

"Il y a, à l'époque, les très grandes villes, comme Paris, Rome, avec 100.000 habitants environ. Et les villes de seconde catégorie comme Orléans, qui est importante car nous avons des indicateurs de présence des quatre grands monastères. La ville est aussi le lieu de résidence du duc.

Orléans est aussi un lieu de passage pour les pèlerins de Saint-Jacques. Sur l'île sous le pont des Tourelles, la motte Saint-Antoine, la ville était équipée d'un hôpital pour ces "étrangers". "Il y en a un autre à côté de la cathédrale, c'est d'abord une auberge où l'on accorde des soins aux voyageurs." On compte aussi, au XVe siècle,  seize couvents et 30 paroisses, à l'intérieur même de l'enceinte. 

La vie quotidienne avant le siège

Les rues sont souvent couvertes d'une épaisse couche de boue. "Il n'y a pas d'égouts, les gens balancent leurs déchets aux cochons." Les rues sont étroites, la ville n'est pas très grande, les gens s'y déplacent à pied principalement ou à cheval pour transporter des marchandises. Les maisons sont à pans de bois. Dans les cours, on trouve quelques lapins. Les habitants plus aisés possèdent des écuries. "La plus vieille maison d'Orléans est encore visible au 7 rue Saint-Eloi. Elle est du XIVe siècle, en pierres."

Les habitants travaillent comme tanneurs, bouchers, vignerons, mais aussi comme marchands. "On trouve toutes les professions du serviteur jusqu'au trésorier du duc".

Pendant les huit mois de guerre

La guerre de Cent Ans (1337-1453) est un épisode particulièrement actif d’un conflit existant entre les royaumes de France et d’Angleterre depuis 1066. Après avoir conquis la Normandie en 1415 et le Bassin parisien en 1420, les Anglais veulent entreprendre la conquête de l’Anjou, terre d’origine de leurs ancêtres Plantagenêt. En octobre 1428, l’armée anglaise, qui est envoyée en direction d’Angers, met le siège devant Orléans. Il durera huit mois. 

"Depuis 1360, le roi a ordonné que toute la population du plat pays se retire en ville. On peut donc supposer qu'à Orléans, des gens, avec leurs affaires, campent peut-être ou du moins se logent comme ils peuvent. On ne sait pas combien sont venus. Par exemple, on sait qu'à Sandillon, les habitants sont restés chez eux. L'armée écossaise est aussi présente en ville. Généralement, dans les autres villes, les gens refusent la présence d'une armée, mais là cela s'est très bien passé entre les habitants et les Écossais qui sont logés dans les familles".

Un quotidien difficile

Les campements anglais (quelque 4.000 hommes anglais et bourguignons) encerclent la ville du côté de Saint-Laurent, de l'actuelle médiathèque, du pont des Tourelles, à Saint-Loup. Comme il est de rigueur, ce sont les habitants qui prennent les armes pour défendre leur ville.  Ils font des gués, de jour, de nuit. Des barrières de défense sont mises en place avant les portes de la ville. Lorsqu'un Anglais ou un Bourguignon tente d'escalader le mur d'enceinte avec une échelle, il reçoit un coup de masse.

Les habitants sont empêchés de sortir de la ville, ou sinon, le font à leurs risques et périls. Ils ne peuvent plus cultiver leurs vignes. Les bateaux sont réfugiés dans les fossés sous peine d'être bombardés par les canons anglais et les boulets en pierre. Pendant huit mois, les habitants vivent dans la peur, subissent le deuil. Avec des boulets d'une soixantaine de kilos qui dévalent les rues en pente, qui traversent les toitures des maisons. Ils se nourrissent grâce aux convois de ravitaillement qui viennent du sud du pays. Les femmes apportent des pierres, de la nourriture aux hommes qui sont stationnés dans les tours. 

Au final, après la victoire des habitants et de Jeanne d'Arc sur les Anglais, les dégâts sur la ville seront importants, les toitures sont enfoncées. Le pont des Tourelles a été endommagé en plusieurs endroits. Le fort est détruit. Comme les moulins pour la farine amarrés sur la Loire, les habitants ont donc reconstruit des moulins à bras. Tous les bâtiments, édifices religieux ont été écrénelés pour éviter que les Anglais ne s'emparent des poutres. Le châtelet, qui abrite la prison, le tribunal est aussi endommagé. "Il faudra vingt ans pour le reconstruire".

 

Le contexte

Le siège d'Orléans par les Anglais a commencé en septembre 1428. "Avant l'arrivée de Jeanne d'Arc, la ville est en train de se rendre, détaille Olivier Bouzy, responsable scientifique de la Maison Jeanne d’Arc et docteur en histoire médiévale. Xaintrailles, l'un des capitaines français, propose au duc de Bourgogne, allié au roi d'Angleterre, de lui rendre la ville. Le duc de Bourgogne va à Paris rendre compte de cette proposition au duc de Bedford, qui est Anglais. Mais celui-ci refuse." De ce fait, le duc de Bourgogne fait retirer ses troupes d'Orléans. Aussi, lorsque Jeanne d'Arc arrive le 29 avril, les troupes anglaises sont moins nombreuses que pendant le siège, mais toujours en supériorité numérique." 

 

 

Le 29 avril

Pour parcourir les quelque 30 kilomètres qui séparent Orléans et Blois, le convoi de ravitaillement suit les indications de Jean de Dunois, le bâtard d'Orléans, chargé de la défense de la ville pendant le siège. Il préconise de passer par le sud. "Ils mènent leur convoi - fortement escorté - sans problème jusqu'en amont d'Orléans, en contournant par le sud le village d'Olivet où se trouve une petite garnison anglaise qui sert de "sonnette". Peut-être étaient-ils endormis, ou le convoi était très discret, mais cette alerte anglaise ne semble pas fonctionner. Ils sont, semble-t-il.

 

Le convoi atteint la Loire, au sud, et arrive à l'île aux Bourdons, en face de Chécy. Ensuite, en longeant le fleuve, Jeanne d'Arc et les hommes qui l'accompagnent redescendent jusqu'au Portereau, face à la bastille anglaise de Saint-Loup (sur la commune actuelle de Saint-Jean-de-Braye). Là encore, les Anglais n'attaquent pas. Pour permettre au convoi et à Jeanne d'Arc de gagner le centre de la ville, et détourner l'attention des Anglais, les Français attaquent la bastille Saint-Loup. Le convoi de ravitaillement arrive par le fossé de la Grosse Tour.

À la nuit tombée, Jeanne fait son entrée dans la ville par la porte de Bourgogne, où la rumeur précédant son arrivée a fait venir nombre d'habitants en liesse. Le reste du convoi repart à Blois pour convaincre l'armée française de les rejoindre. Ils sont de retour le 4 mai, et sont plus nombreux que les Anglais. En attendant le retour de l'armée française, Jeanne d'Arc fait plusieurs sommations aux Anglais, qui pour répondre, menacent de brûler le héraut qui leur est envoyé.

 

 

Battre les Anglais à Orléans

 

Le 4 mai

Les Anglais sont répartis en trois points : "entre 50 et 100 hommes à Saint-Loup, à l'est, environ 500 ou 800 de l'autre côté de la Loire, au sud, et environ 2.500 dans les diverses bastilles du nord-ouest"

Les habitants d'Orléans décident, de nouveau, d'attaquer la bastille Saint-Loup. Les Français se mettent en renfort au nord-ouest de la ville pour contrer une éventuelle contre-offensive anglaise. "Jeanne d'Arc dormait à la maison de Jacques Boucher. Elle s'équipe et rejoint les troupes à Saint-Loup. Après son arrivée, les Anglais sont submergés. C'est la première victoire".

 

Le 6 mai

La veille, jour de l'Ascension, aucun combat n'a eu lieu. En  revanche, les troupes de La Hire reprennent le combat le 6 mai. Les troupes françaises embarquent pour traverser le fleuve et libérer la bastille de Saint-Jean-le-Blanc. Les Anglais se réfugient aux Augustins, un couvent situé le long de l'actuelle rue Saint-Marceau. Le lieu est aussi repris par les Français. 

 

 

Le coup de grâce des Tourelles

 

Le 7 mai

La nuit du 6 au 7 mai, les soldats français et Jeanne d'Arc, tout en fêtant leurs succès précédents, assiègent les Tourelles. Un bateau fumigène est installé sur le fleuve, et les hommes encerclent le fort. C'est lors de cet assaut que Jeanne d'Arc reçoit une flèche dans la poitrine.

"Je pense qu'elle lui a traversé le sein, en longeant le thorax. Le bâtard d'Orléans était en train de faire battre les troupes en retraite, quand Jeanne, soignée avec du lard et de l'huile, lui demande d'attendre un peu. Elle part dans les vignes faire une prière. La palissade du fort des Tourelles est entourée de fossés. Jean d'Aulon, l'écuyer de Jeanne d'Arc décide de faire une "vaillance d'armes". Accompagné d'un certain Le Basque, qui porte l'étendard de Jeanne d'Arc, il va narguer les Anglais jusque dans les fossés de la bastille".

"Jeanne d'Arc, voulant récupérer son étendard, tire dessus par le haut, le Basque l'agite par le bas. Les Français croient que c'est un signal d'attaque. Ils entrent dans les Tourelles."

Les Anglais reculent, mais le pont se détruit sous l'effet des flammes du bateau fumigène. D'autant qu'au nord, les habitants et soldats stationnés dans la ville, en ont profité pour jeter des longs morceaux de bois sur le pont pour créer un passage. Ils attaquent aussi les Tourelles. Les Anglais se font massacrer. 

 

Le 8 mai

Les Anglais stationnés à l'ouest d'Orléans, voulant leur revanche, se mettent en ligne pour combattre. Cela, malgré leur infériorité numérique. Or, comme c'est dimanche, Jeanne d'Arc refuse la bataille. Finalement, les Anglais décident de se retirer vers Beaugency et Jargeau. 

 

 

 

Libérer les villages alentours

 

Le 12 juin

Jargeau est libérée par l'armée royale qui a investi la ville la veille. Selon le site Internet de l'association des villes johanniques : "Lors de l’assaut, Jeanne y reçut une grosse pierre sur la tête, qui s’émietta sans lui causer de blessures." Puis l'armée se dirige vers Meung-sur-Loire. 

 

Le 15 juin

Arrivant par Cléry depuis la rive gauche de la Loire, les Français reprennent aux Anglais le pont fortifié de Meung. Ils sont chassés définitivement de la ville vers le nord. 

 

Le 18 juin

La bataille de Patay, toujours en présence de Jeanne d'Arc, annihile complètement l'armée anglaise. 

 

 

https://www.larep.fr/orleans/loisirs/fetes-sorties/2018/04/30/quel-a-ete-le-parcours-de-jeanne-d-arc-dans-les-environs-d-orleans-en-1429_12829186.html#refresh

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