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La ville de Turin et son histoire

Histoire de la ville de Turin

 

 

Camillo Benso, comte de Cavour

 

Le comte de Cavour, ancien officier de l'armée piémontaise, connu pour ses idées libérales et anticléricales, s'était consacré pendant près de quinze ans à son domaine familial avant de devenir le plus célèbre homme d'Etat de l'histoire italienne. En 1847, il fonde le journal Il Risorgimento dans lequel il fait campagne pour que le Piémont devienne une monarchie constitutionnelle. Député puis ministre, il est nommé président du Conseil du royaume sarde en 1852. Pendant neuf ans, il modernise l'économie du pays et prépare l'unification de l'Italie pour le compte du roi Victor-Emmanuel II. Il obtient le soutien de Napoléon III contre l'Autriche à Plombières, en 1858, et les victoires franco-piémontaises de 1859 lui permettent d'annexer la plus grande partie de l'Italie du Nord, même si en échange il est obligé de céder à la France Nice et la Savoie. En 1860, suite à l'expédition de Garibaldi dans le royaume de Naples, il fait envahir les Etats du pape et le sud du pays, tout en évitant Rome. En 1861, quelques mois avant sa mort, il assiste à la proclamation du royaume d'Italie dont il devient le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Aujourd'hui, son hôtel particulier turnois au n°8 de Via Cavour est l'un des exemples les plus représentatifs de l'architecture baroque piémontaise du XVIIIe siècle. Il accueille des expositions temporaires, des concerts et des congrès.

 

 

Chronologie

 

VIsiècle av. J.-C. La tribu des Taurini s'établit au sud des Alpes et fonde le village primitif de Taurasia.

58 av. J.-C. Jules César crée une colonie romaine sur le territoire piémontais.

28 av. J.-C. Fondation de Julia Augusta Taurinorum, au départ simple castrum militaire romain.

312. Lors de la Bataille de Turin, Constantin défit Maxence pour la succession au titre d'empereur.

Ve-VIIIe siècle. Avec les invasions barbares, les Burgondes, les Goths et les Lombards occupent successivement le Piémont.

569. Les Lombards assiègent et occupent Turin qui devient un duché du royaume dont la capitale est Pavie.

773. Charles Magne est vainqueur sur les troupes lombardes du roi Desiderio et s'installe à Turin.

1046. Adélaïde de Susa, marquise de Turin, épouse en troisième noce Oddon de Savoie. La famille des Savoie fait son entrée dans l'histoire de Turin.

1563. Emmanuel Philibert de Savoie déplace la capitale de la Savoie, de Chambéry à Turin. Il amène avec lui le Saint suaire.

1629. Une terrible épidémie de peste afflige Turin et une grande partie de la région.

1706. Les troupes de Louis XIV assiègent Turin pendant plus de trois mois. Le 29 juillet le soldat Pietro Micca se fait sauter en l'air pour empêcher aux Français de rentrer dans la ville par les souterrains turinois.

1713. Par le traité d'Utrecht, Victor Amedé II obtient la couronne de Sicile et celle de Sardaigne.

1800. Napoléon Bonaparte est victorieux à la bataille de Marengo. Les Français occupent Turin et le Piémont.

1815. Victor Emmanuel Ier revient sur le trône du Royaume de Sardaigne.

1821. De violentes émeutes populaires éclatent à Turin. Victor Emmanuel Ier est contraint d'abdiquer en faveur de son frère plus démocrate, Charles Félix.

1848. Charles Albert concède la constitution (Statuto Albertino).

1861. Naissance du Royaume d'Italie. Victor Emmanuel II est couronné roi " par volonté de la Nation ".

1861-1864. Turin est capitale du Royaume d'Italie.

1899. Naissance de la Société anonyme Fabbrica Italiana Automobili Torino, la Fiat.

1919. Antonio Gramsci fonde la revue socialiste, l'Ordine Nuovo.

1943. Turin subit son plus violent bombardement lors de la Seconde Guerre mondiale.

1948. Luigi Einaudi, piémontais, né à Carrù (Cuneo), devient président de la République italienne.

1986. Rita Levi Montalcini, turinoise, est la première femme italienne à obtenir le prix Nobel de médecine.

2003. Mort de Gianni Agnelli, l'Avvocato.

2006. Turin et sa province accueillent les Jeux olympiques d'hiver. Inauguration de la première ligne de métro de la ville.

2008. Turin est nommé " capitale mondiale du design ".

2009. Fiat rachète le groupe automobile américain Chrysler.

2011. Turin, le Piémont et l'Italie entière fêtent les 150 ans de l'Unité italienne.

2013. Violents affrontements entre manifestants No Tav et forces de l'ordre au sujet de la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.

2014. Turin accueille la finale de football de la UEFA Ligue Europa entre le FC Seville et le Benfica et la victoire du club espagnol aux tirs aux buts.

 

 

 

Des origines à nos jours

 

 

Les origines. 

Le territoire piémontais est habité depuis le paléolithique ; sous le néolithique sa population s'est développée. De nombreux vestiges de l'âge du bronze et de l'âge de fer ont été retrouvés. La région fut habitée par la suite par la tribu des Ligures qui occupait une vaste partie de l'Italie du Nord et par d'autres populations d'origine celtique comme les Salasses. Ces populations vivaient essentiellement d'agriculture et d'élevage au pied des montagnes, de pêche le long des cours d'eau. Elles maîtrisaient également l'artisanat et la métallurgie.

 

La conquête romaine

Au IIe siècle av. J.-C. les premières légions romaines envahissent le Piémont, mais il faut attendre -28 av. J.-C. pour la fondation de Julia Augusta Taurinorum lors des campagnes militaires de César. Les Romains fondent certaines des plus importantes villes piémontaises comme Asti, Alba, Acqui Terme, Novara et Vercelli. De petite dimension, ces villes sont au départ des campements militaires. Le territoire est déjà traversé par d'importantes voies mercantiles. La construction de nouvelles routes a une fonction essentiellement administrative et militaire.

En 312, lors de la bataille de Turin, l'armée de Constantin sort victorieuse de l'affrontement contre les troupes des Maxence.

 

Le Piémont médiéval : un territoire morcelé. 

Après la chute de l'Empire romain, le Piémont est conquis par différentes tribus barbares. Après une période de domination byzantine au VIe siècle, la région est occupée pendant près de deux siècles par les Lombards (Longobardi) dont la capitale est située à Pavie, dans l'actuelle Lombardie.

En 773, par la bataille de la Chiusa di San Michele, Charlemagne remporte une victoire emblématique contre les troupes lombardes du roi Desiderio. L'avènement de l'Empire carolingien accélère le développement culturel et économique du territoire piémontais.

La fin de la dynastie carolingienne et la période d'instabilité qui s'en suit débouchent au Xe siècle sur le partage des régions au sud des Alpes occidentales en trois territoires (les Marche). Vers les plaines orientales de Novara et Vercelli, les évêques rassemblent autour d'eux l'aristocratie rurale et une puissante bourgeoisie marchande, provoquant ainsi la naissance des Communes. Ces puissantes structures étatiques disposent d'une propre magistrature et d'une autonomie complète. En revanche, dans la région du Monferrato et des Langhe, les marquisats du Monferrato et celui de Saluzzo s'appuient sur un système féodal fondé sur la richesse agricole. Enfin les intérêts des marquis de Turin se concentrent sur la région de Turin et sur la vallée de Susa. Le mariage en 1046 d'Adélaide de Susa avec Oddon de Savoie unit la Savoie aux propriétés des marquis de Turin.

 

L'avènement des Savoie. 

La montée en puissance des Savoie ne fait que commencer. Leurs terres se trouvent sur le passage de la Voie Francigène, chemin reliant Rome et le sud de l'Europe à la France. Tout au long du XIIe XIIIe siècle, des hospices et de riches abbayes s'élèvent autour de cette importante route de communication. Les territoires marécageux sont asséchés et cultivés ; la région prospère et la population augmente. Les exploits militaires d'Amedée VII de Savoie, le comte Vert, apportent au marquisat une ouverture sur la mer par la conquête de Nice en 1388, un des bastions du pouvoir de la famille. Au XVe siècle l'extinction de la branche des Acaia permet à Amedée VIII d'annexer les principales voies de circulation à travers les Alpes. Pourtant les dynamiques politiques et militaires de l'Europe de la Renaissance freinent l'élan prospère des marquisats de Savoie, ainsi que ceux de Monferrato et de Saluzzo. Le Piémont devient avec une partie de l'Italie du Nord l'objet des luttes entre Français et Espagnols pour la possession de la région.

Pourtant Emmanuel-Philibert de Savoie, allié de Philippe II d'Espagne, parvient à battre les Français à San Quintino en 1559. La même année la Paix de Cateau-Cambrésis lui restitue le duché de Savoie. Personnage politique vigoureux, Emmanuel-Philibert, et plus tard son fils Charles Emmanuel, réorganise l'Etat par d'importantes réformes structurelles qui marquent la fin de la féodalité. En 1562 la capitale est déplacée de Chambéry à Turin.

 

Le XVIè siècle.

Tout au long du XVIe siècle, la situation du territoire piémontais est contradictoire : de graves famines frappent la région, traversée par des guerres continues. Parallèlement une fièvre bâtisseuse d'une incroyable intensité recouvre le Piémont de palais, de forteresse, d'églises et de sanctuaires, tandis que l'industrie du luxe (soie, orfèvrerie, ébénisterie, marbreries...) vit un formidable essor.

 

De Duché à Royaume. 

Victor Amédée II doit affronter à plusieurs reprises la menace expansionniste de Louis XIV. En 1706, Turin assiégé depuis trois mois parvient par miracle à repousser les troupes françaises, grâce à l'intervention mythique de Pietro Micca. Ce simple soldat devenu héros national se sacrifie en arrêtant l'entrée des Français dans Turin par une explosion dans l'un des nombreux souterrains de la ville. Les troupes alliées d'Eugène de Savoie ont ainsi le temps d'arriver en renfort à Victor Amédée. Par le traité de Utrecht en 1713, Victor Amédée II obtient la couronne royale de Sicile et plus tard celle de Sardaigne, en devenant ainsi le premier roi de la maison des Savoie. Pendant près d'un siècle, le royaume traverse une période de relative stabilité politique et de croissance économique. Les fastes de la cour turinoise rivalisent avec la splendeur des grandes cours européennes et les plus grands architectes sont appelés à Turin et chargés d'imposantes commandes.

 

Bonaparte et le Piémont. 

Avec la montée au pouvoir de Napoléon, encore une fois le Piémont est victime des prétentions françaises. Les troupes de Bonaparte en marche contre l'Empire habsbourg traversent la région et infligent de dures défaites à l'armée de Victor Amédée III. Son successeur, le roi Charles Emmanuel IV, est contraint à signer à Cherasco un traité qui consent au passage de l'armée française sur le territoire et qui en place cède une vaste partie des territoires de Nice et de la Savoie. En 1800 à Marengo, près d'Alessandria, Napoléon défait définitivement les Savoie et ajoute à ses conquêtes le Piémont.

 

La Restauration. 

En 1815, le congrès de Vienne marque la fin des guerres napoléoniennes. Victor Emmanuel Ier retrouve le trône en qualité de roi de Sardaigne. A cette époque, dans l'Italie, commence à se développer un sentiment de conscience nationale, très vite relayé par des mouvements qui s'exprimeront à travers l'action de sociétés secrètes, comme la Carboneria, peuplées d'intellectuels, d'officiers, de magistrats, de tous les représentants de la vie sociale italienne, les masses rurales exceptées. En 1821 à Turin, de violents soulèvements se produisent, secrètement appuyés par le prince de Savoie-Carignano, Charles Albert. Les révoltés s'opposent à l'autorité du roi et à l'influence autoritaire de l'Autriche ; leur demande d'une constitution est durement réprimée.

 

En route vers l'unité. 

L'idée d'une unité nationale chapeautée par le royaume de Piémont fait son chemin, soutenue par des chefs de file politiques comme D'Azeglio et Balbo. En 1848, à la suite de mouvements populaires, plusieurs princes de la péninsule sont obligés d'accorder des constitutions. Charles-Albert, devenu roi, doit, sous la pression, instaurer dans son royaume un régime constitutionnel. La maison de Savoie, seule aux prises avec les Autrichiens, remporte de cuisantes défaites à Custoza et à Novara qui obligent Charles-Albert à signer un armistice. Ayant sauvé l'essentiel, Charles-Albert abdique en faveur de son fils Victor Emmanuel II. Laissé seul face aux régimes absolutistes italiens soutenus par l'Autriche, le royaume de Piémont vit arriver, en 1852, à la tête de ses affaires, Camillo Benso, comte de Cavour dont l'habileté politique et diplomatique va conduire à l'unité de la péninsule italienne. S'alliant à la gauche, élevant le Piémont au rang de grande puissance (guerre de Crimée sanctionnée par le traité de Paris), Cavour s'unit par le traité de Turin à la France de Napoléon III, favorable aux nationalités et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La France accorde son aide militaire au Piémont contre l'Autriche, en échange de Nice et de la Savoie. La guerre, marquée par les batailles de Magenta (4 juin 1859) et de Solferino (24 juin), est victorieuse pour les Franco-Piémontais. Le Piémont récupère la Lombardie, mais non la Vénétie, toujours aux mains des Autrichiens. Entre-temps Giuseppe Garibaldi avec ses " chemises rouges " conquiert la Sicile. Il est rejoint à Naples par Victor Emmanuel II qui prend ainsi possession de l'Italie entière. Le Royaume d'Italie est né : le 17 mars 1861, le premier parlement italien siège à Palazzo Carignano.

 

Vers le XXe siècle. 

L'Unité de 1861 marque le commencement d'une période particulièrement florissante pour Turin et le Piémont. Turin reste capitale pendant cinq ans, avant d'être délaissé au profit de Florence et, en 1870, de Rome. La ville réagit par un programme de forte modernisation qui déclenche le commencement de l'ère industrielle. Devenue le siège de grandes entreprises dont Fiat, la capitale piémontaise se transforme petit à petit en ville ouvrière, développant tout une série de quartiers populaires en particulier au nord et à l'ouest de la ville. Aux côtés de l'industrie mécanique et automobile, se développent également les secteurs textile, chimique et agroalimentaires. Pendant dix ans, Turin est l'une des capitales du cinéma international. Au début du XXe siècle, la population dépasse le million d'habitants, devenant la ville la plus peuplée d'Italie. L'industrialisation favorise la montée du parti socialiste à Turin en particulier, tandis que les autres provinces conservent une orientation conservatrice modérée.

 

Le Piémont entre les deux guerres. 

La Première Guerre mondiale favorise la production industrielle, avec le développement de l'industrie pneumatique et celle des fibres artificielles. Dans les années 1920, Turin vit une vie politique, sociale et culturelle très intense. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Piémont devient un haut lieu de résistance, dont chaque mission est suivie par de lourdes représailles dans les campagnes. En juillet 1943, Turin est victime d'un des plus violents bombardements effectués en Italie. A la fin de la guerre, selon les traités de paix, l'Italie doit céder quelques parcelles de territoire piémontais à la France, dont le Fort Chaberton.

 

Le Piémont contemporain. 

Le référendum de 1946 marque la naissance de la République italienne, dont le Piémont est une des régions. Après-guerre le poids de l'industrie dans l'économie nationale et régionale augmente encore, non seulement avec Fiat mais aussi avec la Olivetti de Ivrea, le secteur textile et celui agroalimentaire, notamment avec le groupe Ferrero. A partir des années 1980, une forte immigration extracommunautaire modifie le tissu social de la région.

 

Les dernières années du XXe siècle sont marquées par une perte de compétitivité dans le secteur industriel, profondément affecté par la disparition de la Olivetti et par la crise de l'industrie automobile. Un déficit que la région a tenté de pallier par le développement du tourisme et par la promotion du patrimoine culturel. Les Jeux olympiques de 2006 ont redonné beaucoup d'élan à l'économie régionale, participant à la mise en valeur du patrimoine environnemental et artistique du Piémont.

 

Aujourd'hui, le Piémont est au centre de violentes polémiques au sujet du chemin de fer à haute vitesse qui devrait parcourir la région d'ouest en est, fortement contesté par les associations environnementalistes et par les communautés locales. En dépit des fréquents et violents affrontements entre manifestants du groupe No Tav (Treno Alta Velocità) et forces de l'ordre, les autorités n'en démordent pas et les travaux, reconnus d'autorité publique, suivent leur cours.


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