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ARTICLES SUR LA BIBLE, LA LITURGIE, LA VIE DE L'EGLISE ET BIEN D'AUTRES CHOSE ENCORE.... http://amzn.to/2AlTFG

Que signifie Tisha Beav chez les Juifs ?

Tisha Beav

 

Le neuvième jour du mois d’av tish°a bè'av est la date correspondant selon la tradition rabbinique au « jeûne du cinquième mois » évoqué dans le Livre de Zacharie. C'est le plus strict des quatre jeûnes d'institution prophétique.

Institué par les prophètes pour pleurer la chute du premier Temple de Jérusalem, il commémore ensuite une série de calamités nationales pour le peuple judéen puis juif, dont la destruction du second Temple de Jérusalem, les persécutions des Juifs lors des croisades, l’expulsion des Juifs d’Espagne et, plus récemment, l’extermination industrialisée des Juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Jour le plus triste du calendrier hébraïque, le 9 av est précédé par une période de trois semaines au cours desquelles viande, vin, musique et autres marques de réjouissance sont progressivement interdits. Il est principalement observé par un jeûne depuis le crépuscule à la sortie des étoiles le lendemain. Les Juifs y sont en outre soumis aux mêmes restrictions que Yom Kippour sur les parfums, le port de chaussures de cuir et les rapports conjugaux. Cependant, la solennité est absente du jour et il n’y règne que le deuil,ritualisé par la lecture sur un ton éteint, à même le sol, du Livre des Lamentations et des kinot (élégies) ainsi que, pour certains, du Livre de Job. Il est suivi, six jours plus tard, le quinzième jour du mois d’av (tou bèav) par Tou Beav qui est, selon la tradition rabbinique, l'un des jours les plus joyeux de l'année juive à l'époque des Temples de Jérusalem.

Selon le concept du judaïsme de la transformation inéluctable du mal en bien, le 9 av deviendra selon la tradition rabbinique un jour de fête avec l’avènement de l Époque messianique comme enseigné dans le Traité Berakhot du Talmud de Jérusalem (2,4).

 

 

Le 9 av dans les sources juives

Les cinq calamités du 9 av

La source biblique du jeûne est une prophétie de Zacharie pour les temps messianiques, où il annonce que « le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda en jours d’allégresse et de joie »

Zacharie ne précise pas quand ce « jeûne du cinquième mois » a lieu. Cependant, selon les Sages, il se tient au neuvième jour de mois et commémore bien plus que la chute du premier Temple ; en effet cinq calamités, dont chacune justifierait un jeûne à elle seule, sont tombées sur le peuple juif en ce jour :

L'interdiction pour la génération de l'Exode de rentrer en terre d'Israël, à la suite de la faute des explorateurs dépêchés par Moïse

La destruction du Temple de Salomon, en l'an -586, prélude à l'exil de Babylone

La destruction du second Temple, en l'an 70, suivie par le second exil

La destruction de la forteresse de Betar en l'an 135, marquant la fin de la révolte de Bar Kokhba (et, selon le Talmud de Jérusalemsa mort5)

Le labour de Jérusalem par Turnus Rufus, un an plus tard, pour y bâtir Ælia Capitolina, en effacer les traces du culte de YHWH et interdire son accès aux Juifs.

La détermination de la date du 9 av pour la première de ces calamités repose sur un calcul chronologique d'après les versets bibliques et sur une tradition orale qui n'avait pas été consignée dans la Mishna.

 

Un jour de pleurs pour les générations

À l'époque de la clôture de la Mishna, le 9 av semble perdre de son importance : si Rabbi Yehouda prend sa seouda mafseket (dernier repas avant le jeûne) à la façon d'un repas de deuil, Rabbi Juda Hanassi en annule le caractère lorsque le 9 av a lieu le chabbat et que le jeûne doit être décalé au lendemain (c'est-à-dire au dimanche). Cependant, les Sages de Babylone différencient Tisha beav des autres jeûnes et en rendent l'observance obligatoire car les tourments y sont plus nombreux qu'en tout autre jeûne14 ; c'est d'ailleurs, aux dires de plusieurs, le seul jeûne public observé à Babylone.

Le 9 av donne lieu au cours des siècles suivants à la composition et à la lecture de pièces liturgiques d'un nouveau genre, les kinot (élégies). Il devient de coutume dans les communautés ashkénazes de lire en outre le Livre des Lamentations lors de la veillée du 9 av16, les séfarades lisant aussi celui de Job le matin, suivant l'ordonnance plus ancienne d'Amram Gaon17. Aux kinot d'Eléazar Hakalir qui se lamentent sur la chute du Temple, et celles de Juda Halevi qui pleurent Sion, s'ajoutent des complaintes sur l'appel aux Croisades par le pape Urbain II (survenu le 9 av de l’an 1095 EC) et sur le brûlement du Talmud à Paris (daté du 9 av de l’an 1242 EC).

 

Du fait de ces nouvelles calamités, le 9 av revêt un aspect de tristesse et d'ascétisme de plus en plus marqué avec le temps : au xiie siècle, Moïse Maïmonide ne compte comme marques de deuil que celles énoncées dans le Talmud et limite l'interdiction de viande et de vin à la seouda mafseket. Un siècle plus tard, Moïse de Coucy, protagoniste du procès du Talmud, signale que beaucoup ne mettent pas les tefillin (phylactères) pour prier19 et les décisionnaires rhénans étendent la période de deuil bien au-delà de la semaine au cours de laquelle a lieu le 9 av20.

Au fil des années et des siècles, les catastrophes s'accumulent et, avec elles, les marques de deuil et kinot :

la signature du décret d'expulsion des Juifs d'Angleterre par le roi Édouard Ier d'Angleterre, le 9 av 5050 (1290 EC)

l'expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel, le 10 Av 5066 (22 juillet 1306)

Source : site Wikipédia

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