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ARTICLES SUR LA BIBLE, LA LITURGIE, LA VIE DE L'EGLISE ET BIEN D'AUTRES CHOSE ENCORE.... http://amzn.to/2AlTFG

HISTOIRE DU "CREDO"

HISTOIRE DU "CREDO"

LE CREDO

Les symboles de foi qu’on appelle aussi des « Credo » sont des textes qui explicitent le contenu de la foi catholique. Ils ne font pas partie du canon des écritures pourtant on leur a donné parfois une valeur apostolique. Une tradition prétend même qu’un d'eux aurait été composé par les apôtres le jour de la pentecôte.

Un symbole de foi correspond à la synthèse de la foi du croyant et de son engagement personnel dans son alliance avec Dieu. La dénomination de « Credo », en latin « Je crois », donnée à ces textes traduit bien qu’un chrétien qui récite un symbole de foi c’est d’abord un homme qui dit « Je crois ».
Un symbole de foi est aussi l’expression de l’unité d’une communauté qui confesse la même foi. Il représente la charte de l’Eglise, ce qui mobilise ses membres et ce qui constitue les bases de l’adhésion de ceux qui veulent la rejoindre. Dans certains textes de conciles, le « Je crois » est même remplacé par un « Nous croyons ». Le credo que récite l’individu n’a de valeur que s’il est le même que celui qu’a reconnu l’Eglise.
Ce symbole de foi permet ainsi la reconnaissance entre les membres de cette communauté. Le mot symbole vient d’ailleurs du grec sumbolon qui désigne un objet coupé en deux qui constitue un signe de reconnaissance quand les porteurs peuvent faire s’ajuster les deux morceaux. Pris séparément les morceaux n’ont pas de valeur, c’est leur réunion qui leur rend une signification.
Les situations de la vie dans lesquelles on utilise ce symbole de foi découlent naturellement de ses différentes fonctions : le baptême pour marquer l’adhésion du baptisé , la liturgie pour marquer l’unité de la communauté , les exorcismes et les persécutions pour s’affirmer face à des agresseurs , les polémiques contre les hérétique
s pour rappeler les termes précis de la foi.

Un symbole de foi a en effet une fonction doctrinale. Il professe la même foi depuis les temps apostoliques mais il s’est précisé avec le temps. Il doit contenir l’ensemble de la foi sous la forme d’un texte bref et simple. Il est le schéma de base de la formation des catéchumènes. Le catéchisme de l’Eglise catholique est d’ailleurs construit sur le plan d’un symbole de foi.

La liturgie roma
ine utilise trois formes de symbole :

le Symbole des apôtres.

le Symbole dit de Nicée-Constantinople. Du nom des deux villes ou eurent lieu les conciles de 325 ( Nicée ) et de 381 ( Constantinople ).

le Symbole Quicumque dit de Saint Athanase.

Si vous êtes pratiquant, vous récitez le Symbole des apôtres ou le Symbole de Nicée-Constantinople à la messe le dimanche mais vous ne savez peut-être pas que derrière quelques uns des mots de ces textes se cachent des dizaines d'années de controverses, des campagnes d'intimidation, des dépositions d'évêques. Saint Athanase, nommé évêque d'Alexandrie le 8 Juin 328, a payé de cinq exils ordonnés par cinq empereurs romains différents sa fidélité au Symbole de Nicée. Contrairement à ce qu'on peut imaginer, ces querelles n'étaient pas réservées aux théologiens de profession, aux évêques et aux conciles, elles passionnaient les foules.
Que vous soyez croyant ou non, ces textes qui constituent le résumé de la foi des catholiques méritent qu'on se pass
ionne pour eux.

Source :

Le Dieu du Salut . Histoire de Dogmes . Bernard Sesboue et Joseph Wolinski

LE SYMBOLE DES APOTRES

Selon une tradition très ancienne, le Symbole des apôtres aurait été composé par les apôtres eux- mêmes juste avant leur dispersion en l’an 36. Avant de se séparer pour aller prêcher l’évangile, l’Esprit Saint aurait inspiré à chacun d’eux un des articles du Symbole. L’attribution des articles aux apôtres varie d’un auteur à l’autre mais, comme dit Saint Thomas d’Aquin, « Cela n’a pas grande importance ». (Scriptum super sententiis - Commentaires du livre des sentences de Pierre Lombard). Une des attributions est la suivante :

Pierre Credo in Deum, Patremi omnipotentem, Creatorem caeli et terrae. Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,

André Et in Jesum Christum, Filium ejus unicum, Dominum nostrum. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre sauveur,

Jacques le Majeur Qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine. Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie,

Jean Passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et sepultus est. A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli,

Thomas Descendit ad inferos. ; Tertia die resurrexit a mortuis. Est descendu aux enfers, le troisième jour, est ressuscité des morts,

Jacques le Mineur Ascendit ad caelos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis. Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,

Philippe Inde venturus est judicare vivos et mortuos. D’où il viendra juger les vivants et les morts,

Barthélemy Credo in Spiritum Sanctum. Je crois au Saint-Esprit,

Matthieu Sanctam Ecclesiam catliolicam, Sanctorum communionem. A la sainte Eglise catholique, à la communion des saints,

Simon Remissionem peccatorum, À la rémission des péchés,

Thaddée Carnis resurrectionem. À la résurrection de la chair,

Mathias Vitam aeternam. À la vie éternelle.

Cette légende a beaucoup inspiré les artistes du moyen âge, on la retrouve dans des peintures et des vitraux de différentes églises église de Charlieu dans le diocèse Lyon, église Saint Serge d’Angers, etc… ) . On la retrouve aussi dans le calendrier des bergers (manuscrit de 1493 de la bibliothèque municipale d’Angers ).

Sans se prononcer sur l’authenticité de la tradition ; le découpage du symbole des apôtres en 12 articles, découpage qui varie d’un auteur à l’autre, semble un peu artificiel.

Il masque la division communément admise du symbole en trois parties. Ce symbole est, en effet, considéré par les chrétiens comme le reflet de la foi des apôtres en la trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.

Le symbole de la foi des premiers chrétiens n’incluait d’abord pas le Saint-Esprit. Elle était symbolisée par la représentation d’un poisson (ICHTHUS en grec ). Les lettres qui composent ce mot : I, CH, TH, U, S sont les initiales de la phrase « Jésus Christ de Dieu fils Sauveur ». Ce mot ou le dessin du poisson lui -même était parfois gravé sur des anneaux que portaient certains chrétiens à l’époque. On le retrouve aussi sur les murs des catacombes de Saint Calixte à Rome. Ce symbole était un moyen discret de se reconnaître entre ceux qui partageaient la foi en Jésus-Christ, fils de Dieu.

La formule trinitaire apparaît au milieu du 2ème siècle. A cette époque l’Eglise de Rome utilisait lors du baptême le symbole de foi suivant :
« Je crois en Dieu, le Père, le Tout-Puissant,
Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
Et au Saint-Esprit, la Sainte Eglise, la résurrection de la chair »

Vers 180, Saint Irénée de Lyon explique la foi dans le chapitre
sur l’Unité de la foi de l’Eglise de son livre intitulé « Contre les hérésies »,

« En effet, l'Église, bien que dispersée dans le monde entier jusqu'aux extrémités de la terre, ayant reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant, « qui a fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu'ils contiennent », et en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est incarné pour notre salut, et en l'Esprit Saint, qui a proclamé par les prophètes les « économies », la venue, la naissance du sein de la Vierge, la Passion, la résurrection d'entre les morts et l'enlèvement corporel dans les cieux du bien-aimé Christ Jésus notre Seigneur et sa parousie du haut des cieux dans la gloire du Père, pour « récapituler toutes choses » et ressusciter toute chair de tout le genre humain, afin que devant le Christ Jésus notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi, selon le bon plaisir du Père invisible, « tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers et que toute langue » le «confesse» et qu'il rende sur tous un juste jugement, envoyant au feu éternel les « esprits du mal » et les anges prévaricateurs et apostats, ainsi que les hommes impies, injustes, iniques et blasphémateurs, et accordant au contraire la vie, octroyant l'incorruptibilité et procurant la gloire éternelle aux justes, aux saints, à ceux qui auront gardé ses commandements et qui seront demeurés dans son amour, les uns depuis le début, les autres depuis leur conversion ».

On retrouve dans ce texte la formule trinitaire « la foi en un seul Dieu … en un seul Christ Jésus … et en l'Esprit Saint ». On y retrouve aussi une volonté de montrer l’unité de la foi dans un contexte de persécutions ou la multiplication des hérésies provoquait des dissensions entre les chrétiens. Presque tous les éléments du texte définitif du symbole des apôtres sont déjà en place.

Vers 230, Saint Hippolyte, décrit la "tradition du saint baptême" dans son livre intitulé la "Tradition apostolique". Ce livre est le premier document de recueils liturgiques, après la Didachè. Le Symbole baptismal est présenté sous forme interrogative. Ce texte est l'ancêtre direct du " Symbole des Apôtres ":
"- Crois-tu en Dieu le Père tout-puissant ?
- Je crois.
- Crois-tu au Christ-Jésus, Fils de Dieu, qui est né par le Saint-Esprit de la Vierge Marie, a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort, est ressuscité le troisième jour vivant d'entre les morts, est monté aux cieux et est assis à la droite du Père; qui viendra juger les vivants et les morts ?
- Je crois.
- Crois-tu en l'Esprit Saint dans la sainte Eglise?
- Je crois".

Chaque confession de foi est accompagnée d’une immersion baptismale. Ce Symbole est un développement du Symbole de l'Eglise de Rome, passé de la forme déclarative à la forme interrogative.
On trouve le texte définitif du symbole des apôtres pour la première fois dans le "Missa
le Gallicanum Vetus", missel décrivant le rite chrétien en Gaule. Il est inclus dans un sermon prononcé par Césaire d'Arles avant 543.

Sources :

Histoire du symbole des apôtres

LE SYMBOLE QUICUMQUE DE SAINT ATHANASE

On appelle ce symbole « Quicumque » ou « Quicumque vult » parce que c’est le début de son texte : « Quiconque » ou « Quiconque veut » en français. On l’appelle aussi le symbole de Saint Athanase même s’il n’a vraisemblablement pas été composé par lui. En effet on voit mal comment un défenseur aussi acharné du dogme de Nicée aurait pu composer son propre symbole. Ce symbole, qui aurait été composé au VIème ou Vème siècle, lui est attribué parce qu’il est un parfait condensé de la doctrine élaborée par Saint Athanase.
En 542 Césaire évêque d’Arles le mentionne dans un de ses sermons : « Ici commence le symbole de la foi catholique du saint évêque Athanase ».
Le premier canon du concile d’Autun (en 670 ou 676) ordonne que les prêtres et les clercs sachent par cœur le symbole de Saint Athanase. C’est la première fois qu’un texte « officiel » parle de ce symbole en France.
Saint Thomas d’Aquin dans sa Somme Théologique (vers 1270) nous permet de confirmer que ce symbole était reconnu par l’Eglise romaine à son époque : « S. Athanase n'avait pas composé un éclaircissement de la foi par manière de symbole, mais plutôt par manière d'enseignement doctrinal, comme on le voit à la façon dont il s'exprime. Mais parce que son exposé doctrinal contenait intégralement en peu de mots la vérité de foi, l'autorité du souverain pontife l'a fait recevoir comme règle de foi. » (la
Foi question 1 article 10 paragraphe 3).

Jusqu’en 1960, le symbole de Saint Athanase était récité à l’office de prime (office qui avait lieu vers 7h du matin ) sauf pendant le temps de l’avent comme l’indique les « Rubriques classiques du Temps de l’Avent » de 1935.
Puis le bréviaire romain de 1960 indique : « Le symbole de saint Athanase est dit uniquement en la fête de la très Sainte Trinité, à Prime, à la fin des psaumes avant la répétition de l’antienne. La récitation du symbole de Saint Athanase dans le rite romain ordinaire a disparu avec la suppression de l’office de prime par Vatican II. Il n'est plus récité que par les communautés qui utilisent le missel tridentin.
Le symbole de Saint Athanase est encore utilisé par d'autres confessions chrétiennes comme les l
uthériens ou les arméniens. .

Symbole de Nicée et Symbole de Césarée

Un des objectifs du concile de Nicée était de mettre d’accord les évêques sur un symbole de la foi et condamner ainsi l’hérésie arienne. Les partisans d’Arius proposèrent d’abord leur formule de foi qui fut écartée. Eusèbe de Césarée proposa alors le symbole de son église qui fut accepté. Mais le concile demanda des ajouts pour clarifier les passages trop vagues auxquels les ariens auraient pu souscrire tout en gardant leur interprétation. Dans l’esprit du concile, ces ajouts ne modifiaient en rien la foi , ils n’avaient pour but que de l’exprimer de façon plus précise.

Ainsi le « né du Père, unique engendré, c’est à dire de la substance du Père » indique que l’identité de substance entre le Père et le Fils n’est pas une information nouvelle mais une explication de ce qui a déjà été dit. On a toujours enseigné que le Fils était engendré du Père mais pas dans le sens d’une génération humaine. Il s’agit d’une génération spirituelle, sans séparation de substance comme c’est le cas lors d’une génération humaine. On peut faire un parallèle entre cette génération spirituelle et le résultat d’une activité mentale à ceci près qu’un esprit ne génère rien de subsistant et de matériel.

« Engendré non pas créé » .Un objet fabriqué par l’homme ou un être crée par l’homme ou par Dieu est, par définition, différent de celui qui l’a créé. Arius déclarait que Jésus avait été créé, il niait donc l’identité de substance entre le Fils et le Père. Le concile définit l’origine du fils comme une génération ce qui non seulement préserve l’identité de substance mais de plus est conforme au langage de l’ancien testament.

« Consubstantiel au Père ». Le terme consubstantiel deviendra le symbole du concile de Nicée. L’objectif du concile en affirmant que le Fils est de même substance que le Père était d’affirmer qu’il est Dieu comme lui. Mais ce terme « homoousios » (consubstantiel en grec) n’était pas issu des écritures et provoqua un scandale. Malgré une apparente accalmie et l’acceptation du symbole par le concile, acceptation obtenue sous la pression de Constantin, la querelle rebondit rapidement.

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