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UNE MINUTE... POUR REFLECHIR....

ARTICLES SUR LA BIBLE, LA LITURGIE, LA VIE DE L'EGLISE ET BIEN D'AUTRES CHOSE ENCORE.... http://amzn.to/2AlTFG

LES RELIQUES DE LA PASSION

LES RELIQUES DE LA PASSION

Les Reliques de la Passion

La Couronne d’Épines du Christ, un morceau de la Sainte Croix et un clou de la Crucifixion, autres reliques de la Passion, font partie du trésor de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.
Chaque vendredi de Carême, le premier vendredi de chaque mois et toute la journée du Vendredi Saint, les fidèles sont nombreux à venir vénérer la Couronne d’Épines du Christ. C’est un cercle de jonc marin tressé, de vingt-et-un centimètres de diamètre, contenu dans un anneau de cristal transparent, rehau
ssé d’or.

Les longues et dures épines, qui avaient été fichées dans le cercle végétal en ont aujourd’hui disparu. Soixante-dix épines, dont la provenance est attestée avec sûreté, répertoriées avec précision, ont été données à divers sanctuaires ou couvents en France et dans le monde par les empereurs de Constantinople et les rois de France.

Spirituellement, la couronne est le signe de la Royauté du Christ. Détournée en emblème de dérision par les soldats de Pilate, elle est un signe expressif de ses souffrances morales et physiques.

Cette couronne est conservée à Paris.

Depuis 1804, elle est confiée aux Chanoines du Chapitre de Notre-Dame et placée sous la garde statutaire des Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem.

Entre les vénérations, la Sainte Couronne est entreposée dans un reliquaire situé dans la Chapelle absidiale de la Cathédrale, Chapelle Notre-Dame des Douleurs, devenue Chapelle Capitulaire de l’Ordre du Saint Sépulcre.

- La Sainte Couronne de Jérusalem à Constantinople

L’Évangile selon saint Jean (19, 1-2) indique : « Pilate prit alors Jésus et le fit flageller. Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ».

La Croix, la Couronne d’Épines et les autres reliques de la Passion du Christ sont restées cachées à Jérusalem pendant les premiers siècles des persécutions. Puis, l’empereur Constantin, converti au christianisme, accorde à l’Église la liberté et la paix. Sa mère, sainte Hélène, sachant que, suivant l’usage juif, les instruments d’un supplice restent près du tombeau du supplicié, découvre ainsi la Croix du Christ en 326. Cette découverte est appelée « l’invention de la Sainte Croix ». Puis sainte Hélène recueille d’autres reliques de la Passion conservées par des familles chrétiennes qui se les étaient transmises.

Par crainte d’une invasion des Perses, certaines reliques commencent à être transférées de Jérusalem à Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. On ignore la date exacte du transfert de la Couronne d’Épines à Constantinople. Mais il est sûr que, lorsqu’en 614 Jérusalem est conquise par les Perses, la Sainte Couronne n’y est déjà plus. Les Perses brûlent l’église du Saint Sépulcre, emportent comme trophées la Sainte Croix et d’autres reliques.

- De Constantinople à Venise, puis Paris

En 1204, la quatrième croisade est destinée à délivrer les Lieux Saints, retombés aux mains des Musulmans. Mais les Vénitiens la détournent vers Constantinople. La ville est pillée. Heureusement, les reliques de la Chapelle palatine du Phare en réchappent. Elles sont attribuées au nouvel empereur latin de Constantinople élu par les Croisés, Baudouin Ier de Courtenay.

Mais cet empire latin est fragile. Il frôle la banqueroute. Le successeur de Baudouin Ier, le jeune Baudouin II de Courtenay, va en France demander le secours du roi. Il propose à Louis IX (le futur saint Louis) de lui engager la Sainte Couronne contre une aide financière importante. Saint Louis accepte. Il achète la Sainte Couronne pour une somme équivalent à la moitié du budget annuel du Royaume. La relique quitte Venise pour la France.

Quand elle arrive près de Sens, à Villeneuve-L’Archevêque, le roi y vient la recevoir, le 10 août. Voici le récit de Gauthier Cornut, archevêque de Sens : « Après avoir vérifié soigneusement les documents accompagnant la relique, parmi lesquels l’engagement de la Couronne à Nicola Quirino, document qui figure à l’exposition, le roi, ayant constaté l’intégrité des sceaux du coffre de bois dans lequel elle a été transportée, puis ouvert la cassette d’argent et, enfin le réceptacle d’or dans lequel elle était abritée, put la montrer à tous : ce fut la première ostension de la Couronne en France ».

Le lendemain, 11 août, la Couronne, portée sur leurs épaules par le Roi et le plus âgé de ses frères, tous deux pieds nus en signe d’humilité, est conduite en procession jusqu’à la cathédrale de Sens. Elle est solennellement accueillie à Paris le 19. Après une longue procession, avec des foules considérables, elle est placée dans la cathédrale Notre-Dame, à titre provisoire. Saint Louis décide de faire construire une nouvelle chapelle pour l’abriter. Ce sera la Sainte-Chapelle. Elle est consacrée en 1248.

Entre temps, le roi réussit à acquérir d’autres reliques de la Passion entreposées à Constantinople. Le 30 septembre 1241, il accueille à Paris la Vraie Croix et sept autres reliques ; puis neuf autres reliques en 1242.

- Paris, la paix et la tourmente

La Sainte-Chapelle se compose de la chapelle haute et de la chapelle basse, toutes deux ornées de vitraux splendides. Saint Louis fait placer les reliques dans la chapelle haute, dans une « Grande Châsse » sur une tribune située en hauteur, derrière l’autel. Cette tribune existe encore de nos jours. Les reliques y sont vénérées avec dévotion pendant cinq siècles et demi.

Une menace s’annonce en 1789. La Révolution française est anticléricale dès son début. Le 2 novembre 1789, l’Assemblée Constituante déclare que les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation. Louis XVI considère les reliques de la Sainte-Chapelle comme un bien royal. Il les fait transférer à l’Abbaye royale de Saint-Denis, le 12 mars 1791. Elles y resteront deux ans et huit mois. Le 12 novembre 1793, le Trésor de Saint-Denis, entassé dans des chariots, est conduit à la Convention et offert « à la Patrie en danger ». Tous les reliquaires de la Grande Châsse sont envoyés à la fonte, à l’exception de deux éléments du reliquaire de la Pierre du Sépulcre, aujourd’hui au musée du Louvre.

A son tour, le reliquaire de la Sainte Couronne est envoyé à la fonte le 25 avril 1794. La Couronne nue est remise à la Commission temporaire des Arts, comme un vestige pouvant intéresser les historiens ; elle est versée au Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale. Au même moment, la Vraie Croix est dépouillée des matières précieuses dont saint Louis l’avait fait revêtir. Puis on perd sa trace.

Dix ans plus tard, le 28 octobre 1804, le chanoine Paul d’Astros, du chapitre de Notre-Dame, reçoit au Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale les quelques reliques qui y ont été déposées pendant la Révolution. Mais les reliquaires ont été détruits. Les reliques remises au chanoine tiennent toutes dans un simple carton. Leur liste comprend six reliques de la Passion : la Couronne d’épines, deux petits morceaux de bois, une fiole de cristal contenant du Saint Sang, comme l’affirme une étiquette ancienne rédigée en latin, un morceau de la relique de l’Éponge et une pierre provenant du Sépulcre du Christ. Étaient également rendues au chanoine la Chemise et la Discipline de saint Louis, encore abritées aujourd’hui dans le Trésor de la cathédrale Notre-Dame.

En 1806, elle est placée dans un anneau de cristal et dans un grand reliquaire offert par Napoléon Ier. L’anneau de cristal et d’or qui l’abrite aujourd’hui a été réalisé en 1896.

Le chanoine d’Astros fait expertiser par un ancien chanoine de la Sainte-Chapelle les deux petits morceaux de bois qui lui ont été remis en 1804. Verdict : ils proviennent de la balustrade de la tribune construite pour la Grande Châsse, et non de la Croix du Christ. En revanche, un autre morceau de bois s’avère plus intéressant. C’est un fragment du bois de la Croix. Il a été prélevé sur la relique de la Vraie Croix de la Sainte-Chapelle lors de la destruction du reliquaire en 1794. Le donateur est Jean Bonvoisin, ancien membre de la Commission temporaire des Arts. Il déclare : « Ce morceau précieux de la Vraie Croix […] est un débris de celle de la Sainte-Chapelle de Paris, qui fut sciée pour en retirer l’or dont elle était en partie couverte. Elle était alors en morceaux plus ou moins grands que celui-ci ; et comme on paraissait faire fort peu de cas de ces objets sacrés, surtout en l’état où ils étaient, on me laissa prendre, sur la table où les membres de la Commission les avaient examinés, ce morceau que je m’empressais de remettre à ma mère, qui, après l’avoir conservé jusqu’à présent avec vénération, se fait un devoir, ainsi que moi, de la remettre au chapitre de la dite église ».
Les archives capitulaires de Notre-Dame conservent une expédition du procès-verbal de vérification de la relique en date du 12 avril 1808. Il repose sur la déclaration de Jean Bonvoisin et de sa mère. Le fragment est un parallélépipède de bois résineux, long de vingt-quatre centimètres, large de plus de quatre, épais de plus de trois et comportant à l’une de ses extrémités une mortaise destinée à son encastrement. Or, ces dimensions sont exactement celles de chacun des deux bras de la traverse inférieure de la Croix de la Sainte-Chapelle. Le cardinal de Belloy a fait faire pour lui un écrin de cristal. Ce morceau de la Croix s’y trouve
toujours.

- La valeur religieuse des reliques

Monseigneur Patrick Jacquin, Recteur-Archiprêtre de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, membre de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem, rappelle que ces reliques sont des objets qui font partie du mémorial de la Passion du Christ et qui sont, indirectement, des instruments de notre salut.

Ce sont aussi des sources de grâces spéciales. Depuis plusieurs années, leur vénération réunit régulièrement des foules de fidèles catholiques et orthod
oxes.

Le respect dû Reliques ne répond pas à un article de la Foi, mais leur vénération est un acte de dévotion des croyants. Paris est, grâce à saint Louis, une des rares villes à avoir la chance de conserver de tels témoignages de la vie et de la mort du Christ. Le succès des vénérations à la cathédrale Notre-Dame, qui est allé en s’élargissant ces dix dernières années, montre combien ce privilège est apprécié.

Source : livre La France et la Terre Sainte, réalisé par la Lieutenance de France, pages 57 à 66, édition Parole et Silence.

Relique de la Passion : la tunique d’Argenteuil

Si ce n'est son titre de basilique, l'église d'Argenteuil (dans le Val d'Oise) n'a rien d'exceptionnelle.

Pourtant, cet édifice néoroman contiendrait une des reliques les plus étonnantes de la Passion, les restes de la tunique que le Christ aurait portée lors des dernières heures de sa vie terrestre.

La fragile relique n’est sortie de son reliquaire et déroulée que tous les cinquante ans. En 1934, des milliers de fidèles avaient ainsi afflué pour l’occasion.

Un demi-siècle plus tard, ce sont près de 70 000 personnes qui sont venues se recueillir devant la sainte relique, en quelques jours.

Depuis, l’église continue d’accueillir régulièrement des pèlerins en tout genre : fidèles du milieu populaire ou issu de la migration, gens du voyage, mais aussi fidèles de Mgr Lefebvre ou pèlerins orthodoxes russes…

Une relique rescapée de l’Histoire

II s’agit d’une lgrande robe de satin doré, datant probablement du XIXe siècle, sur laquelle ont été cousus les fragments originaux d’un habit de laine ancien, de couleur brun-pourpre.

Dans un bon état de conservation mais malmenée par l’Histoire, le linge a survécu aussi bien aux Vikings qu’à la fureur iconoclaste des révolutionnaires.

Cette fragile relique est pleine de trous, comme l’est son histoire

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que « la relique est bien évoquée par Grégoire de Tours (mort en 594), explique Edina Bozoky, historienne spécialiste des reliques du Moyen Âge.

Dans un recueil évoquant les miracles des saints, Grégoire parle de la “tunique sans couture” du Christ qui serait conservée dans un coffre en bois, au sein de la crypte de l’église de Galatha, en Asie Mineure. Pour autant, rien ne dit qu’il s’agit de la même que celle qui est gardée à Argenteuil. » La tradition, ensuite, fait remonter sa venue en ce lieu à Charlemagne.

Une époque où l’on voulait voir pour croire

Ayant reçu la relique comme cadeau pour son couronnement de la part de l’impératrice Irène de Constantinople (actuelle Turquie), Charlemagne confie la tunique à sa fille aînée, Théodrade, mère abbesse de l’abbaye bénédictine d’Argenteuil.

« Ce genre de cadeaux avait une fonction diplomatique. Les reliques évoquant la vie du Christ étant les plus précieuses, on imagine que – si cet épisode a bien eu lieu –, c’était sans doute pour renforcer l’alliance entre la puissance byzantine déclinante et le nouvel empereur d’Occident. »

Les documents historiques, eux, ne parlent de la tunique d’Argenteuil qu’à partir du XIe siècle. Une période durant laquelle les chrétiens d’Occident étaient pris d’une curiosité sans bornes pour les reliques.

C’était l’époque où l’on voulait voir pour croire. Dans les églises par exemple, le geste de l’élévation de l’hostie pendant la messe était fortement mis en valeur

Du coup, les « découvertes » de reliques en tout genre se multiplièrent à cette époque, favorisant aussi tous les trafics d’influence et d’argent.

« Saint Louis, pour renforcer son autorité royale, va ainsi racheter, à prix d’or, de nombreuses reliques aux Byzantins, notamment celles qui avaient été mises en gage auprès des Vénitiens. C’est ainsi qu’il constitua, au sein de la Sainte-Chapelle, une impressionnante collection, de la couronne d’épines à la sainte croix, en passant par la lance et bien d’autres objets de la Passion. »

Mais pas la tunique ­d’Argenteuil, souligne, avec étonnement Franck Ferrand. De quoi intriguer l’historien, d’autant qu’en 2003, une expertise scientifique, commanditée par l’ancien préfet du Val-d’Oise, réalisa une datation de quelques fibres de la tunique, selon la technique habituelle, dite du « carbone 14 ».

Le tissu est alors daté de la période de 530 à 650 de notre ère. Bien plus tôt donc que le suaire de Turin qui, lui, avait été daté, quinze ans auparavant, du XIIIe siècle. Mais tous deux bien loin aussi des temps évangéliques dont ils prétendent venir.

Des croyants tiraillés entre science et foi

Pour certains croyants, perturbés par l’interférence des affirmations scientifiques avec leur foi, ces datations peuvent être légitimement remises en cause. Les fibres analysées du suaire de Turin étaient-elles bien d’origine ? Et comment expliquer la formation de cette image d’un crucifié imprimée sur ce tissu ?

Quant à la relique d’Argenteuil, est-il possible de dater ces fibres pourtant contaminées de nombreuses fois tout au long de leur histoire tourmentée ? Et que dire des grains de pollens typiquement palestiniens prétendument retrouvés dans ces fibres ?

D’autres, comme le Pr Gérard Lucotte, généticien aux prétentions et aux discours scientifiques parfois contestés, veulent voir dans les traces de sang repérées sur la tunique d’Argenteuil, le linge d’Oviedo (Espagne) et le suaire de Turin (Italie), la signature d’un même individu ayant subi les outrages de tortures évoquant directement celles du Christ.

À Argenteuil, les autorités civiles, soucieuses de cet étonnant patrimoine à valoriser sur un plan touristique, semblent adopter une prudence qui n’exclut ni la science ni la foi.

De plus en plus de visiteurs

Car « la tunique du Christ rappelle à chacun que Dieu s’est revêtu de notre humanité pour que nous puissions nous laisser revêtir par sa divinité ».

Les linges de la Passion

Parmi les nombreuses reliques de la passion du Christ, plusieurs linges tissés sont l’objet d’une grande vénération. Ainsi à Turin, en Italie, un suaire de 4 m de long présente l’image étonnante d’un corps crucifié. À Oviedo (Espagne), un linge qui aurait servi à essuyer le visage du Christ à sa descente de Croix est conservé. La relique d’Argenteuil est constituée des restes d’un habit traditionnel en laine, maculé de sang, que Jésus aurait porté avant de mourir.

À Trèves, en Allemagne, une autre tunique du Christ, assez bien conservée, est vénérée, sans qu’il soit précisé s’il s’agit d’une relique concurrente de celle d’Argenteuil ou d’une autre pièce d’habillement qu’aurait porté le Christ.

Que ces reliques soient authentiques ou pas, elles sont le signe de l'attachement des croyants à la personne de Jésus. Elles sont pour nous un témoignage de son Incarnation, de sa vie et de sa mort sur la Croix. Au delà des polémiques scientifiques (et même entre croyants !) la vénération de ces reliques sont le signe de la foi de tous ceux qui veulent témoigner dans ces gestes humbles et parfois naïfs peut-être de leur amour du Christ.

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