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UNE MINUTE... POUR REFLECHIR....

ARTICLES SUR LA BIBLE, LA LITURGIE, LA VIE DE L'EGLISE ET BIEN D'AUTRES CHOSE ENCORE.... http://amzn.to/2AlTFG

"Je t'ai aimée bien tard, ô beauté si ancienne...."

"Je t'ai aimée bien tard, ô beauté si ancienne...."

Augustin : « Je t’ai aimée bien tard, beauté si ancienne,
beauté si nouvelle, je t’ai aimée bien tard. Mais quo
i ! «

.

Je t’ai aimée bien tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle,
je t’ai aimée bien tard.
Mais quoi ! tu étais au-dedans,
et moi j’étais au-dehors de moi-même,
et c’est au-dehors que je te cherchais,
et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes créatures.
Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi.
J’étais retenu loin de toi par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant.
Tu m’appelles, et voilà que ton cri force la surdité de mon oreille.
Ta splendeur rayonne, elle chasse mon aveuglement.
Je respire ton parfum, et voilà que je soupire pour toi.
Je t’ai goûté, et me voilà dévor
é de faim et de soif.
Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix.

Quand je te serai uni de tout mon être, plus de douleur alors, plus de travail.
Ma vie sera toute vivante, étant toute pleine de toi.
L’âme que tu remplis devient légère.
Mais trop vide encore de toi, je pèse sur moi.

Mes joies déplorables combattent mes tristesses salutaires,
et de quel côté demeure la victoire?
Je l’ignore.
Hélas ! Seigneur, aie pitié de moi.
Mes tristesses coupables sont aux prises avec mes saintes joies,
et de quel côté demeure la victoire?

je l’ignore encore.
Hélas! Seigneur, aie pitié de moi! pitié, Seigneur!

Tu vois , je ne te cache pas mes plaies.
Ô médecin, je suis malade!
Ô miséricorde, tu voi
s ma misère!

Ah! n’est-ce pas une tentation continuelle que la vie de l’homme sur la terre (Job 7:1) ?
Qui veut les afflictions et les épreuves?
Tu conseilles de les souffrir et non de les aimer.
On n’aime pas ce que l’on souffre, quoiqu’on en aime la souffrance.
On se réjouit de souffrir, mais on choisirait de n’avoir pas tel sujet de joie.
Dans le malheur, je désire la prospérité, heureux, je crains le malheur.
Entre ces deux dangers, est-il pour la vie humaine un abri contre la tentation?
Malheur, oui, malheur aux prospérités du siècle,
livrées à la crainte de l’adversité et aux séductions de la joie!
Malheur, trois fois malheur aux adversités du siècle,
livrées au désir de la prospérité !
Dures à souffrir, écueil où la patience fait naufrage !
N’est-ce pas une tentation continuelle que la vie de l’homme sur la terre?
Et toute mon espérance n’est que dans la grandeur de ta miséricorde.
Donnes-moi ce que tu m’ordonnes, et ordonnes-moi ce qu’il te plaît…
Et j’ai dit à mon bon Maître,
alors que je suis encore dans ces ressentiments de ma misère,
et pénétré d’une joie craintive (Psaume 2:11) :
Seigneur, je me réjouis de ce que tu m’as donné,
et je m’afflige de rester inachevé,
et j’espère que tu accompliras en moi ton œuvre de bonté,
jusqu’à la paix définitive
q
ue mes puissances intérieures et extérieures feront avec toi,
au jour où la mort sera engloutie dans la victoire (1 Corinthiens 15:54).

Confessions, livre X, chapitres 27-30

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