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LA VILLE D'AVIGNON

LA VILLE  D'AVIGNON

Avignon (84000)


Chef-lieu du département de Vaucluse, à 683 km au S.-S.-E. de Paris, sur le Rhône.
Population : 91 657 hab. (recensement de 2010)
Nom des habitants : Avignonnais
Populati
on pour l'agglomération : 440 628 hab. (recensement de 2009)

Avignon est un grand centre touristique (festival annuel de théâtre) et commercial (marché-gare qui reçoit et expédie les produits agricoles du Comtat, vins, fruits et légumes), une traditionnelle cité religieuse (archevêché), une ville universitaire et un centre de hautes technologies (technopôle Agroparc [agroalimentaire, en liaison avec l'I.N.R.A., technologies de l'information et de la communication]). C'est l'élément principal d'une agglomération qui englobe Carpentras, industrialisée surtout dans la banlieue (produits réfractaires, poudrerie, engrais, papeterie, etc.), bien desservie par le rail et la route. L'agglomération d'Avignon est proposée pour constituer le pôle de compétitivité de la filière fruits et légumes.
Le patrimoine monumental est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1995 et, pour la cour d'honneur du palais des Papes, sur la liste du label Patrimoine européen depuis 2007.




L'HISTOIRE D'AVIGNON
Avignon dans l'Antiquité et au Moyen Âge
Agglomération gauloise située en territoire cavare et intégrée sans doute au domaine marseillais au iie s. avant J.-C., Avignon (Avenio) est élevée par Auguste au rang de colonie latine (colonia Avenio).
Incorporée au diocèse de Viennoise à la fin du ive s. après J.-C., la ville devient le siège d'un évêché au début du ve s. Victime des invasions barbares, elle tombe tour à tour sous la domination des souverains burgondes (476-508), ostrogoths (508-536) et francs, qui s'en disputent la possession.
Englobée dans la révolte antifranque du duc Mauront (début viiie s. après J.-C.), prise d'assaut par Charles Martel (736 et 737), ravagée par les Sarrasins (739), reconquise peu après par les Francs, Avignon tire profit de la décadence carolingienne, qui entraîne son incorporation au royaume de Bourgogne. Placée par le roi Conrad le Pacifique sous l'autorité héréditaire du comte Guillaume et sous celle, éminente, de l'empereur, la ville semble renaître à la fin du xe s. en tant que cité épiscopale.
L'assèchement des zones marécageuses de Bédarrides, Sorgues et Védène au nord-ouest de la ville sous l'impulsion des monastères bénédictins (Saint-André de Villeneuve), la canalisation de la Sorgue grâce au chapitre de Notre-Dame-des-Doms (apparu vers 980) permettent la remise en culture des terres proches d'Avignon ainsi que la mise en exploitation de quelques moulins à farine ou à foulons indispensables à la fabrication des draps. Localement assurée, bénéficiant en outre des courants commerciaux qui convergent vers Avignon par les voies fluviales de la Durance et du Rhône, la renaissance démographique et économique s'affirme de plus en plus nettement.
Deux conciles se tiennent dans la cité en 1060 et 1066 pour imposer la réforme grégorienne au clergé provençal. L'autorité lointaine du marquis de Provence, Raimond de Saint-Gilles, bientôt parti en Terre sainte, où il meurt (1096-1105), celle plus proche mais moins contraignante du comte de Forcalquier, enfin le traité du 15 septembre 1125, qui fait de la ville et de sa campagne proche un domaine indivis des comtes de Provence, de Barcelone et de Forcalquier, favorisent l'apparition vers 1129 d'un puissant consulat qui contraint l'évêque de la ville à composer avec lui. Ne comprenant à l'origine que quatre consuls recrutés exclusivement parmi les chevaliers, le consulat d'Avignon prend l'initiative de construire le pont Saint-Bénezet et une puissante enceinte (xiie-xiiie s.). Aussi, la ville soutient-elle le comte Raimond VII de Toulouse contre le roi de France Louis VIII, mais après un siège de trois mois la famine la contraint à capituler le 12 septembre 1226. Elle doit alors détruire elle-même ses remparts, céder Beaucaire et participer à la construction d'un château français sur la rive droite du Rhône. Au terme d'une vaine révolte menée contre le futur comte de Provence, Charles Ierd'Anjou (1246-1285), il lui faut, en outre, abandonner le consulat et accepter d'être administrée par un viguier.


La ville des papes

La chance pourtant sourit une nouvelle fois à Avignon au xive s. Déjà favorisée par la papauté, qui, à la demande du roi de Sicile Charles II d'Anjou, y crée une université, dotée de deux facultés (des arts et de droit canon), le 1er juillet 1303, Avignon devient la nouvelle capitale de la chrétienté lorsque Clément V s'y installe, théoriquement à titre passager, en 1309. En fait, lui-même et ses successeurs directs y séjournèrent jusqu'en 1376, et ce n'est qu'en 1403 que le dernier pape du grand schisme, Benoît XIII, se retirera de la ville dans la nuit du 11 au 12 mars.
L'exceptionnelle prolongation de ce transfert de la papauté de Rome à Avignon s'explique par des conditions éminemment favorables à son implantation définitive. La proximité des domaines que Raimond VII a cédés aux pontifes dans le comtat Venaissin en 1229, et dont ils n'ont pris possession qu'en 1274, la relative prospérité de la ville, sa faiblesse politique depuis 1226, la médiocrité relative de sa population (environ 5 000 habitants en 1309), la présence de l'imprenable rocher des Doms, sur lequel s'élèvent Notre-Dame-des-Doms et le palais épiscopal, à l'emplacement duquel Benoît XII (1334-1342) puis Clément VI (1342-1352) vont édifier tour à tour le Palais Vieux et le Palais-Neuf, enfin les conditions géographiques locales (chaleur estivale assez douce, proximité immédiate des résidences d'été de Sorgues, de Noves et de Châteauneuf), tous ces facteurs locaux contribuent à fixer la papauté à Avignon.
À cet égard, les avantages offerts au gouvernement de l'Église par la situation de la ville ont joué un rôle analogue. Nœud de communications d'une importance exceptionnelle formé par la convergence de la voie fluviale du Rhône, qui unit la Flandre à l'Italie, et de la voie terrestre Italie-Espagne, qui traverse le fleuve au pont Saint-Bénezet, Avignon apparaît, en outre, beaucoup mieux située que Rome en tant que centre de la chrétienté. À l'heure même où cette dernière a perdu l'Afrique et l'Asie au profit de l'islam, Byzance et les terres slaves au profit de l'orthodoxie, la ville éternelle se trouve en effet rejetée à la périphérie du monde sur lequel elle prétend régner, alors qu'Avignon est comme le centre géométrique d'une Europe chrétienne qui bascule vers l'ouest et vers le nord. Aussi, après avoir été tentée pendant près de trente ans par le retour à Rome (1305-1334), la papauté s'installe-t-elle sans esprit de retour à Avignon (1334-1367), ainsi qu'en témoignent les actes de 1348 par lesquels Clément VI achète la ville à la reine de Naples Jeanne Ire d'Anjou pour la somme de 80 000 florins, et obtient la renonciation du roi des Romains, Charles IV de Luxembourg, à la suzeraineté de l'Empire.
Pourtant, l'achèvement de la pacification des États du Saint-Siège en Italie, l'espoir d'une réconciliation entre Rome et Byzance et enfin la pression de l'opinion publique amènent Urbain V (1362-1370), puis Grégoire XI (1370-1378) à décider le grand retour : ainsi s'expliquent les départs des 30 avril 1367 et 13 septembre 1376.
En réalité, pendant longtemps, un tel transfert avait paru impossible, en raison de la lourdeur croissante des services du gouvernement pontifical, qui avait définitivement pris forme à Avignon.
Étoffée dans ses effectifs (210 à la fin du xiiie s. ; 300 au début du xive s. ; 500 en moyenne jusqu'en 1316), la cour pontificale comprend cinq éléments essentiels :
1. l'entourage intime du pape, composé de ses parents proches et de ses serviteurs immédiats ;
2. le Sacré Collège, réunissant autour du cardinal camérier l'ensemble des cardinaux qui entretiennent eux-mêmes dans leurs hôtels particuliers d'Avignon et des environs (les « livrées ») une nombreuse familiacomptant de 20 à 50 personnes ;
3. les quatre services administratifs et judiciaires suivants : a) la Chambre apostolique, qui est l'organe essentiel du gouvernement pontifical ; b) la chancellerie, chargée de l'expédition des lettres pontificales sous l'autorité d'un vice-chancelier ; c) les tribunaux pontificaux, réunissant chacun plusieurs auditeurs et avocats, et parmi lesquels on distingue : le consistoire, réunion du pape et des cardinaux ; les tribunaux cardinalices, qui instruisent les procès déférés au pape en consistoire ; le tribunal de la rote, qui juge des affaires concernant les bénéfices ecclésiastiques ; l'audience des lettres contredites, qui tranche sur les objections préjudicielles des plaideurs ; d) la Pénitencerie apostolique, qui est le véritable tribunal spirituel de l'Église, et qui est placée sous l'autorité du cardinal Grand Pénitencier ;
4. le service d'honneur et de garde, qui réunit toujours un minimum de 200 chevaliers, écuyers, portiers et sergents d'armes ;
5. enfin les cinq services domestiques de la cuisine, de la paneterie, de la bouteillerie, de la maréchalerie et surtout de l'aumônerie, qui assiste quotidiennement de 100 à 1 200 pauvres.


L'apogée d'Avignon
L'essor de cette cour a pour première conséquence un accroissement de la population avignonnaise.
Aux 500 ecclésiastiques qui la composent, il faut, en effet, ajouter 1 000 fonctionnaires laïcs, ainsi que les femmes et les enfants de ces derniers. Au total, la cour pontificale représente donc un groupement humain de près de 3 000 personnes d'origine essentiellement occitanienne.
À ce premier élément humain vient se superposer une nouvelle population fixe formée d'un millier de juifs et de nombreux marchands, changeurs et agents des grandes compagnies commerciales italiennes (Peruzzi, Bardi au xive s. ; Médicis au xve s., etc.). Leur présence contribue à faire d'Avignon une ville dont le cosmopolitisme se trouve encore accentué par la venue des ambassadeurs permanents ou temporaires des souverains du monde entier ou des Églises nationales, ainsi que par l'afflux des professeurs (Baldo degli Ubaldi [1320-1400], Giovanni da Legnano [† 1383]) et des étudiants en droit civil et en droit canon (1 500 en 1394). Ceux-ci sont attirés par la renommée d'une université qui se renforce en 1413 d'une faculté de théologie. Par ailleurs, le rayonnement intellectuel et artistique de cette capitale se trouve renforcé par la création de la Bibliothèque pontificale, de 2 000 volumes, par l'édification du palais des Papes et par la mise en place de la chapelle. L'existence de la première favorise la constitution d'un groupe de clercs amateurs de belles lettres, dont est issu Pétrarque, le laudateur de Laure et le fondateur de l'humanisme (1304-1374) ; la construction et la décoration du second attirent les meilleurs architectes français, Pierre Poisson, Jean de Loubières ainsi que les grands fresquistes italiens et notamment les Siennois Simone Martini et Matteo Giovanetti de Viterbe ; enfin, le rôle important donné par le pape à sa chapelle entraîne la venue de chantres et de musiciens originaires des Pays-Bas.
Aussi, malgré la grande peste de 1348, Avignon compte-t-elle 30 000 habitants en 1376 ; elle est l'une des dix plus grandes villes de l'Occident, ce dont témoigne la construction entre 1349 et 1370 d'une nouvelle enceinte qui porte son périmètre de 3 000 à 4 330 m et sa superficie de 40 à 151 ha 71 ares. Une telle évolution contraint le corps municipal à admettre en son sein des Italiens et des Ultramontains aux côtés des Avignonnais de pure souche.
De plus, elle stimule la production agricole locale (plantations de mûriers) ainsi que l'industrie du bâtiment, qui s'essouffle à satisfaire aux besoins en locaux de la population.
Enfin, le grand commerce des biens de consommation et de l'argent connaît un essor remarquable.
Avignon est donc une capitale fastueuse, dont l'éclat se trouve rehaussé par la magnificence des cérémonies religieuses, mais dont le luxe provoque les critiques acerbes de Pétrarque, de sainte Brigitte de Suède et de sainte Catherine de Sienne, qui réclament le retour du Saint-Père auprès du tombeau de Pierre. Finalement entendu par Grégoire XI en 1376, cet appel est à l'origine du déclin d'Avignon.


Le déclin et l'époque moderne
Un moment masqué par la présence des papes français et espagnols du grand schisme retirés à Avignon (Clément VII, 1378-1394 ; Benoît XIII, 1394-1403) ainsi que par le luxe des légats pontificaux Pierre de Foix et Giuliano Della Rovere (futur pape Jules II), qui conservent au xve s. une juridiction spirituelle exceptionnelle sur tout le Midi de la France, le déclin d'Avignon s'accentue dès le milieu du xve s. Réduite à 15 000 habitants en 1559, Avignon vit désormais des souvenirs de son passé. Siège d'un archevêché en 1475, qui sera temporairement supprimé de 1801 à 1802 à l'initiative de Bonaparte, elle connaît encore une certaine prospérité au xviie et au xviiie s. Aussi sa population atteint-elle de nouveau 25 000 habitants au xviie s. Réunie plusieurs fois temporairement à la Couronne (1663 ; 1688-1689), Avignon vote son rattachement à la France le 12 juin 1790. Officiellement annexée par le décret du 14 septembre 1791, la ville est érigée en chef-lieu de Vaucluse le 25 juin 1793, avant même que le pape Pie VI ne consente à sa cession par le traité de Tolentino du 19 février 1797. Hostile au fédéralisme en 1793, Avignon se révèle favorable aux Bourbons, ce qui explique les troubles de 1797, les insultes dont elle abreuve Napoléon Ier en route pour l'île d'Elbe en 1814, l'appui qu'elle donne au duc d'Angoulême lors des Cent-Jours en 1815 et l'accueil qu'elle réserve à la bande de Trestaillon, qui assassine le maréchal Brune.


Villeneuve-lès-Avignon
Villeneuve-lès-Avignon est le complément géographique et historique d'Avignon ; sur la rive droite du Rhône, il servit de poste frontière au royaume de France. À l'extrémité du pont Saint-Bénezet, Philippe le Bel éleva de 1293 à 1307 la tour qui porte son nom. Charles V y joignit, sur une colline voisine, le fort Saint-André, dont la porte s'ouvre entre deux énormes tours circulaires : magnifique exemple d'architecture militaire, de peu postérieur au palais des Papes et d'une conception très différente.
Villeneuve prend alors un essor insoupçonné. Les cardinaux, faute de place dans la ville pontificale, se feront construire, au-delà du pont, des résidences luxueuses appelées livrées. L'un d'eux, élu au pontificat sous le nom d'Innocent VI, y fonde une chartreuse et s'y fait inhumer. Son tombeau de marbre blanc, sous un dais gothique monumental, a été remis en valeur dans l'église. Cloître, salle de chapitre, réfectoire, fontaine, chapelle d
u pape forment un ensemble très cohérent ; la chapelle est décorée de fresques peut-être dues à Matteo Giovanetti.
L'hospice de Villeneuve se flatte de posséder une autre œuvre maîtresse : le Couronnement de la Vierge(1453) d'Enguerrand Charonton (ou Quarton), auteur présumé de la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon aujourd'hui au musée du Louvre.

LES MUSÉES D'AVIGNON
Le musée Calvet (du nom de son fondateur), a été installé en 1833 dans l'hôtel de Villeneuve-Marignan (xviiie s.) et augmenté en 1933 d'un musée lapidaire établi dans l'ancienne église des Jésuites (ensemble de sculptures antiques et médiévales, collections égyptiennes). Le musée Calvet conserve une suite d'appartements du xviiie s., avec une collection de ferronnerie, des peintures de J. Vernet et d'H. Robert, de David et de Chassériau, ainsi que quelques tableaux modernes (Soutine). L'extension et la réorganisation du musée doit s'achever en 2000, date à laquelle les collections du musée lapidaire seront transférées au musée Calvet. Le musée du Petit Palais, inauguré en 1976, est installé dans l'ancien palais des archevêques d'Avignon (xive s. et xve s.). Il conserve plus de 300 primitifs italiens provenant de la collection constituée à Rome par le marquis Campana, ainsi que des peintures et sculptures des écoles provençale et avignonnaise du xve s.
La Fondation Angladon-Dubrujeaud, ouverte en 1996, abrite les peintures de la collection Doucet (Cézanne, Van Gogh, Degas, Sisley, Pic
asso, etc.).


Festival d'Avignon
Festival de théâtre créé en 1947, qui fut le lieu privilégié de création de Jean Vilar et du TNP.
Modeste « semaine dramatique » à sa création en septembre 1947, le Festival d'Avignon s'est étendu à la musique et à la danse, voire au cinéma. Le festival « off » qui s'est accolé au festival officiel est là pour dire que le théâtre français ne saurait se passer de cet événement annuel, qui, comme en témoignent les nombreux spectacles étrangers invités et la présence de la presse d'autres pays,
a acquis une renommée internationale. Son nom reste à jamais attaché à celui de son créateur, le comédien et metteur en scène Jean Vilar.

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